Consommation : après l’adoption du projet de loi, ce qui devrait changer

Le Parlement, par des votes successifs du Sénat mercredi et de l’Assemblée nationale ce jeudi, a adopté définitivement le projet de loi sur la consommation, qui donne le droit aux associations de consommateurs d’intenter des actions de groupe.
Ce type d’action, une première en France, regroupe
dans une seule procédure les demandes de réparation concernant un grand
nombre de consommateurs. En l’absence actuelle d’un tel dispositif, «
qui n’a pas renoncé à aller en justice parce que l’énergie à déployer était trop lourde ?
» a demandé le ministre délégué à la Consommation Benoît Hamon devant les députés.
Réservé aux associations
La réserver à des associations de consommateurs
permet d’éviter que le dispositif ne profite exagérément à des grands
cabinets d’avocats, comme cela arrive avec les « class actions » aux
États-Unis, a assuré le ministre. L’action de groupe sera étendue
ultérieurement aux domaines de la santé et de l’environnement, a-t-il
souhaité.
Le texte comporte de très nombreuses autres mesures
présentées par le gouvernement comme des moyens d’améliorer le pouvoir
d’achat (lire ci-dessous).
« Matraquage administratif »
Les socialistes et les écologistes ont voté pour,
dans les deux chambres, mais ont regretté que l’action de groupe dans la
santé et l’environnement ait été renvoyée à des textes ultérieurs.
Les parlementaires UMP ont reconnu «
certaines avancées
» sur l’action de groupe, tout en déplorant qu’elle
soit réservée aux associations de consommateurs, et se sont félicités
du «
fait maison
», spécialement cher à l’un des leurs, Daniel Fasquelle. Ils ont toutefois voté contre un texte «
pavé de bonnes intentions
» mais qui aboutit au «
matraquage administratif des entreprises
», selon l’expression du député Damien Abad.
Les autres courants politiques ont réagi différemment
dans une chambre et dans l’autre. Les centristes de l’UDI, très
favorables au fichier du surendettement, mais critiques sur d’autres
points, ont voté pour le texte au Sénat mais se sont abstenus à
l’Assemblée.
Les radicaux de gauche, réticents au contraire à
l’égard du fichier mais globalement favorables au projet de loi, ont
voté pour à l’Assemblée, et se sont partagés au Sénat entre approbation
et abstention.
Il reste maintenir au projet de loi à franchir
l’étape du Conseil constitutionnel, que l’UMP entend saisir et qui aura
un mois pour se prononcer.
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