Remboursement des lunettes par la mutuelle.
Méfiance des opticiens
Le
premier projet de décret, dévoilé en mars, a provoqué une levée de
boucliers des opticiens, des fabricants de lunettes et de montures ainsi
que de certaines complémentaires (« Les Echos » du 14 avril). Il
prévoyait un remboursement limité à 450 euros tous les deux ans pour une
monture équipée de verres simples à partir de 2015. Ce plafond aurait
ensuite été abaissé progressivement à 300 euros en 2018. La nouvelle
mouture du décret, que « Les Echos » ont consultée, prévoit toujours un
maximum de prise en charge de 450 euros à partir du 1er janvier
prochain. Mais rien au-delà de cette date. Autrement dit, le plafond
serait maintenu à ce niveau jusqu'à nouvel ordre.
Pour
bénéficier d'avantages fiscaux, les contrats devront aussi proposer un
remboursement minimal de 50 euros pour des lunettes à verres simples.
Pour les verres complexes, la prise en charge minimale est prévue à
200 euros, et le plafond à 700 euros par période de deux ans (un an pour
les enfants de moins de six ans et en cas d'évolution de la vue). « C'est
un bon équilibre. Cela permettra de réguler le marché tout en
préservant un secteur industriel important pour la France », estime-t-on au sein du gouvernement.
Ces
limites sont encore susceptibles de changer dans les jours qui viennent
- le décret n'est pas encore finalisé. D'ores et déjà, les
professionnels saluent une avancée par rapport au projet initial. « Il semble que le gouvernement ouvre quelques portes, et en tout cas, commence à nous écouter », a déclaré mercredi le patron d'Essilor, Hubert Sagnières, lors de l'assemblée générale des actionnaires du fabricant de verres ophtalmiques. « Le gouvernement est particulièrement attentif à ce secteur »,
a assuré de son côté Arnaud Montebourg devant les députés. Le ministre
de l'Economie a rappelé qu' Essilor comptait onze usines en France.
Les
opticiens, eux, restent méfiants en attendant la version finale du
texte. Le Syndicat des opticiens entrepreneurs a demandé « solennellement
au gouvernement de suspendre la publication du décret en cours
d'élaboration et d'organiser enfin une vraie concertation avec tous les
acteurs concernés ».
Source : www.lesechos.fr Vincent Collen
Source : www.lesechos.fr Vincent Collen
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